Pilage du mil

Publié le par Estelle S

Pilage du mil

Premier pilage du mil

Le pilage est une tâche réservée aux femmes, un homme ne saurait se mettre à piler : ce serait la honte ! Tâche pénible s’il en est, le pilage est une occupation que la femme est parfois obligée d’effectuer, son enfant dans le dos, ballotté par les mouvements de tout le corps de sa maman.Il devient une occupation exclusivement féminine à partir du moment, le mil est engrangé et battu à l’hiler, pour être réduit en menus morceaux par l’homme. Dans de nombreux cas, c’est la femme qui procède à cet engrangement, en rangeant les épis selon la catégorie qu’elle leur a déterminée au niveau du triage.

Il y a un premier pilage qui a pour but de séparer les grains des épis, ou de ce qu’il en reste. Ce pilage s’effectue souvent hors du village ou des concessions, non loin des greniers. C’est l’une des phases les plus pénibles du travail du mil. La poussière dégagée par les épis colle à la peau en sueur de la femme et crée des zones de démangeaisons du corps.

Le second pilage s’effectue en versant un peu d’eau dans le mortier à moitié rempli de mil. Il a pour effet, non pas de broyer les grains, mais de les séparer et qui consistera le son.

Le troisième pilage consiste précisément à broyer le grain pour sa transformation en farine.  

Ce pilage intervient après que le mil ait été vanné et longuement lavé dans une eau propre où on doit le laisser tremper par suite. Au fur et à mesure que la femme écrase le grain, elle le passe au tamis fin pour avoir une farine homogène.

Pilage du mil
Pilage du mil
Pilage du mil
Pilage du mil

La farine est transférée par petites quantités dans une calebasse. Elle presse la farine humidifiée et la malaxe dans une direction. Par cette action, elle transforme la farine en de fins granules qui composeront le couscous. Si la farine n’est pas destinée à la préparation du couscous, il est loisible à la femme d’en obtenir une granulation différente, propre à la préparation de certaines bouillies (laax, fonde, karaw) ; une bouillie comme le ruy ne nécessitant aucune préparation particulière de la farine. Après pétrissage, la farine est exposée au soleil pendant quelques heures. L’humidité qu’elle contient doit contribuer à sa fermentation. La nécessité de la  fermentation détermine largement le temps qui doit s’écouler entre le pétrissage et la cuisson à la vapeur pour la préparation du traditionnel couscous, base de l’alimentation de nombre de sénégalais.

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